Mercredi 01
mercredi 1er avril 2009
par Gilbert Giraud

 

 Mercredi 01   

Mieux vaut vous prévenir avant vendredi car vous pourriez nous en vouloir de ne pas l’ avoir fait avant. (surtout les 3 parents concernés).
Cet après-midi un incident s’est produit qui va peut-être nous conduire au tribunal : ne vous inquiétez pas, aucun blessé ni malade. Au départ, quelque chose d’insignifiant mais qui est devenu ensuite très grave et qui va donc poser des gros problèmes à quelques parents et à l’école.
Les enfants sont partis dans les bois autour du village et ils cherchaient des tas de petits objets pour faire leurs réalisations en land’art .

  Pour cela ils ramassaient comme prévu des pierres, des branches, et toutes sortes de matériaux . Dans le village de Méaudre, ils ont demandé à des fermiers s’ils n’avaient pas des objets qui ne leur servaient plus et ils ont ainsi récolté plusieurs morceaux de bois, des vieux outils rouillés... Ensuite la classe s’est dirigée vers un champ, tout juste derrière la Mairie et tout le monde a pensé que ce terrain était communal, c’est à dire qu’il dépendait de la Mairie. Tous les groupes ont donc cherché, fouillé et une équipe de 3 a trouvé des petites masses noires bien curieuses et légèrement enterrées : des truffes !!! 

   
Ces 3 gamins n’ont eu aucune honte (ils ne connaissaient pas ce genre de champignons) à ramasser une trentaine de morceaux et les mettre dans un sac avec les pierres, les écorces, la mousse, les fleurs des champs. Les trois enfants (Rabia, Djessim et Amine) étaient contents de leur belle trouvaille et ils n’ont rien dit à la maîtresse car ils voulaient lui faire la surprise au Centre.

Tous les enfants et les accompagnateurs sont donc revenus au Centre et chacun était fier de sortir son trésor et de l’installer pour le land’art . Chaque groupe fait le tri, met de côté, déplace à gauche ou à droite, met dessus ou dessous, casse en deux ou en trois ... Et les trucs noirs, on en fait quoi ? On gratte, on fait de la poudre, ça sent bon et ça va bien décorer ! Très bien, bravo, la maîtresse est contente du résultat et elle ne s’aperçoit pas que la poudre vient des truffes....

Ensuite c’est la douche et le moment plus calme de l’écriture du journal de bord pour raconter la journée. Un peu avant 18h00, un villageois de Méaudre arrive en furie et il demande à voir la maîtresse. Il est vraiment très en colère et Caroline se demande pour quelle raison ce monsieur est tellement énervé .
En hurlant il lui dit :
" à cause de ces petits voleurs je perds au moins 3000 € !!! Qui c’est qui me rembourse ?? " . Mme Maillet est stupéfaite et elle n’arrive pas à comprendre ce qui se passe  :
" Monsieur, pourquoi traitez-vous mes élèves de voleurs ? ".
Et le monsieur (d’une quarantaine d’années) s’énerve encore plus.
" Pourquoi c’est des voleurs ? Et mes truffes, elles sont où ? Il faut me les rendre ou je porte plainte contre ces voyous ! ".

Caroline commence à comprendre car elle connaît le mot "truffe" : le champignon qui vaut une fortune, environ 1200 € le kilo !! Mais elle comprend surtout que le monsieur ne pourra pas retrouver ses truffes puisqu’elles sont déjà réduites en poudre et disposées sur un planche à côté de pierres, de branches et de mousses bien vertes.
Elle est très embêtée car elle comprend le problème du villageois .3
"Monsieur, je vais vous expliquer mais restons calmes devant les gosses. Mes élèves ont cherché des objets pour faire des oeuvres d’art et nous sommes rentrés dans un parc derrière la Mairie.... "
"Ce n’est pas un parc, c’est chez moi, c’est mon terrain et vous êtes tous rentrés chez moi pour voler !! "
" Mais non Monsieur, on croyait que le terrain était à la Mairie "
" Je m’en fous de vos histoires, je veux mes truffes !! ".
" C’est impossible , on ne les a plus !".
" Quoi ? et elles sont où alors ?" ( le monsieur est vraiment en grande colère).

La maîtresse s’inquiète de plus en plus et elle se demande comment elle va expliquer :
" Elles sont là-bas sur les tables et sur les planches . Venez avec moi mais ne vous énervez pas, restez calme ..".
Le villageois paysan se dirige vers les tables et il commence à sentir l’odeur des truffes en même temps qu’il voit les oeuvres de land’art avec la poudre bien noire...
" Mes truffes !! C’est quoi ça ? Vous êtes tous cinglés ! J’appelle la police !!! ".

Le directeur du centre a été prévenu et il arrive : les deux hommes se connaissent depuis longtemps .
" Oh ! Roger, qu’est-ce qui t’arrive pour être aussi énervé ? ".
" Enervé pourquoi ? 3000 € de truffes en poudre sur des branches et des cailloux à cause de ces petits voleurs ! Regarde ce qu’ils ont fait de mes truffes".
Caroline essaie de parler pour expliquer ce qui s’est passé :
" les enfants n’ont rien volé, ils ne savent pas ce que sont des truffes : ils ont pensé seulement à la poudre qui allait décorer ".
" Je m’en fous de ce qu’ils voulaient faire ! Ce que je vois c’est que j’ai perdu une fortune à cause de ces gamins ! Et je porte plainte contre eux !" .
" Roger, calme-toi ! On va trouver une solution ."
" Quelle solution tu veux trouver ? Moi, il me faut les 3000 € sinon c’est la police ! et ce soir, j’y vais ".
" Arrête-toi Roger, tu vois bien que la maîtresse est très embêtée !".
" Elle avait qu’à surveiller ses élèves et on n’en serait pas là ! Elle aussi je porte plainte !! ".

La situation est vraiment tendue et le monsieur Roger de Méaudre ne veut pas changer d’avis. (en plus, malgré tout, on comprend qu’il soit dans tous ses états ). La discussion continue et Caroline m’appelle à l’école pour me prévenir et me demander conseil . J’avoue que je me suis trouvé un peu dans l’embarras devant cette histoire mais il fallait trouver une réponse rapide car la tension montait au centre et les enfants comprenaient que quelque chose de grave était arrivé. J’ai dit à Caroline de me passer le monsieur pour essayer de calmer les choses.

La discussion a été difficile car le Roger continuait sa colère : j’ai réussi après quelques minutes à le rassurer en lui disant qu’il serait remboursé par les parents, l’assurance de l’école et par la Mairie de Vaulx-en-Velin. Je lui ai fait la promesse sur l’honneur de trouver l’argent mais à condition qu’il ne porte pas plainte. Il a accepté mais il a dit que si fin avril il n’avait pas la somme réclamée, il avertirait la police. A la fin de la communication, il avait l’air moins furieux.

Caroline m’a raconté ensuite que ce monsieur avait été rassuré pour ses 3000 € et qu’il était redevenu plus calme. La maîtresse, elle aussi, était contente que l’affaire soit presque réglée.

J’ai téléphoné à Maurice Charrier qui me recevra demain matin afin qu’on trouve les bonnes solutions pour résoudre cette histoire avec l’école et les parents des 3 enfants. Chacun de nous connaît le maire de Vaulx et on peut compter sur lui et les élus pour nous aider dans cette affaire.

A part ça, le reste de la soirée s’est passée normalement : on dit dans ces cas-là, le calme après la tempête... Caroline a expliqué ce qui s’était passé et pourquoi le monsieur était si énervé . Les trois enfants étaient embêtés d’avoir provoqué toute cette affaire mais la maîtresse les a rassurés en leur disant bien qu’ ils n’avaient rien fait de mal volontairement même s’ils ont effectivement "volé" les truffes chez un particulier.

Avec ce problème à régler , ne m’en veuillez pas trop mais j’ai un peu du mal à vous mettre les photos du menu et à vous raconter les activités.

Pour résumer : activités randonnée et land’art, luge après manger et soirée contes. Je vous raconterai mieux demain .

Demain, c’est Jeudi et à chaque jour suffit sa peine....

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