Histoire ancienne.
vendredi 16 février 2007
par Gilbert Giraud

La ville de Vaulx-en-Velin donne l’impression d’une cité récente mais son histoire commence il y a très très longtemps...

Les premières traces :

L’histoire de Vaulx-en-Velin s’est bâtie autour du Rhône. Ce fleuve, dont les caprices et l’impétuosité ne sont plus à présent que souvenirs pour certains, sema souvent la crainte parmi les habitants : changement de cours, innondations multiples apportant ruine, famine et maladies comme la typhoÏde à la suite de la pollution des eaux de puits. Il suscita en revanche l’ingéniosité des hommes avec la construction d’ouvrages de protection.
La plaine de Vaulx-en-Velin occupe l’ancien lit du Rhône. Son terrain est formé par les alluvions que celui-ci a laissées en se retirant.

Le village d’origine dut s’installer prés d’un oppidum gallo-romain  au lieu-dit " le Gua", édifié pour protéger le passage à gué d’un du Rhône. Lontemps plus tard, au même lieu-dit, une autre forteresse est construite afin de protéger l’ancien village ainsi que le nouveau, installé désormais sur le petit relief où se trouve l’église actuelle.

La plus ancienne mention écrite de Vaulx-en-Velin remonte à 1225. Toutefois, son existence plus ancienne est connue grâce à Pierre Valdo  ou de Vaux, à l’origine de la secte chrétienne des vaudois, qui y serait né vers 1140. (Vers 1170, ce riche marchand lyonnais abandonna ses biens et se mit à prêcher la pauvreté et le retour à l’Evangile, refusant la hiérachie ecclésiastique. Il prétendait que chaque fidèle pouvait remplir les fonctions de prêtre ; sa doctrine fut condannée par l’Eglise en 1179).
Vaulx-en-Velin se trouve au Xllle siècle sous l’influence des seigneurs bressans (familles de Montluel, Beaujeu) mais également des sires de Chandieu. Au début du XIVe siècle, ces derniers cèdent leurs droits féodaux au comte de Savoie ; Vaulx-en-Velin est alors une chatellenie, dépendant du seigneur de Montuel.

Vers 1320, un débordement exeptionnel du Rhône fait passer Vaulx sur la rive gauche du fleuve. Le cours actuel de la Rize serait une trace de cet ancien bras du Rhône. Le dauphin du Viennois propose le rachat ou l’échange de ces terres à Jean de Montluel. Des accords sont conclus en 1325 puis 1334. Vaulx appartient dès lors au Dauphiné. La paroisse de Villeurbanne est rattachée à son mandement.

En 1349, le Dauphiné est vendu à la France. La terre de Vaulx-Villeurbanne est érigée en terre noble pour la famille de Champier  .
Tous ces changements vont provoquer une série de procès et d’affrontements souvent sanglants entre Vaulx, Décines-Charpieu, Meyzieu, Chassieu d’une part et Miribel d’autre part pour la jouissance des îles du Rhône, ces terrains communaux servant de pâturages. Le règlement définitif n’interviendra que vers 1850. La seigneurie de Vaulx fut souvent "engagée" (vendue au plus offrant). En 1564, elle devient un marquisat (qui dépend d’un marquis) Le dernier seigneur avant la Révolution fut Hugues de Rachais  et le dernier seigneur "engagiste" Armand Julien de Villeneuve.

Le 26 février 1790 est formé le département de l’Isère, Vaulx est alors rattachée au district de Vienne. En 1839, le Château de Vaux est acheté à Monsieur Chaumais, il abrite la mairie, l’école et le prespytère. Le 24 mars 1852, aprés de nombreuses demandes du Conseil municipal, Vaulx est rattachée au département du Rhône et dépend du canton de la Guillotière puis en 1854 du canton de Villeurbanne.
Une constante dans l’histoire de Vaulx-en-Velin est la lutte contre les inondations du Rhône et pour l’assainissement des marais. Des travaux furent entrepris dès le XVIIe siècle par une ordonnance d’Henri IV. PLus tard, entre1863 et 1870, l’assèchement de 9000 hectares d’étangs permit de réduire le paludisme. Entre 1879 et 1882, la construction de la digue dans le quartier de Saint-Jean à Villeurbanne et à Vaulx-en-Velin va protéger partiellement le village des inondations.
Entre 1892 et 1898 sont construits le Canal de Jonage et l’usine hydroélectrique de Cusset.   
Au début du XXe siècle, Vaulx-en-Velin, traditionnellement axée sur les productions agricoles (blé, légumes, fourrages) se transforme. En 1900, la ligne de tramway est prolongée jusqu’au village. En 1906, débute l’électrification et en 1925 commence l’indistrialisation avec l’implantation de la SASE (Soie Artificielle du Sud-est).

Lors des élections municipales de 1929, la ville passe à gauche. Une liste "Bloc ouvrier et paysan" présentée par le Parti Communiste Français est élue. La municipalité relance l’électrification de la commune, construit une mairie, deux écoles et met en place des aides diverses.
En 30 ans, la population a été multipliée par 6 (1901 : 1251 habitants. 1931 : 8124habitants).
Pendant la guerre de 1939-1945, la Résistance est active, autour notament des FTPF (Francs Tireurs et Partisans Français) et des MOI (Main d’Oeuvre Immigrée).
Aux élections de 1945, les Vaudais élisent la liste républicaine menée par Jean Peyri. René Carrier (maire de 1953 à 1966) lui succède. C’est sous son mondat qu’intervient la victoire définitive sur le Rhône : la grande digue réalisée entre 1955et 1956 résiste à la crue de 1957.

La construction de ZUP (Zone à Urbaniser en Priorité), décidée par le gouverneent dans un arrêté du 18 janvier 1964, débute en 1970 sous la municipalité de Robert Many (1966-1977). De nouveaux équipements commerciaux, scolaires, administratifs (dont l’Hôtel de Ville en janvier 1977) se créent ainsi que les zones d’activités industrielles. Une zone maraîchère est préservée.
La ZUP provoque une explosion démographique. En 1978, Vaulx-en-Velin compte 43 791 habitants.
L’aménagement de la ville se poursuit sous ses municipalités d’union de la gauche dirigées ensuite par Jean Capiévic (1977-1985) puis Maurice Charrier (depuis 1985) avec un nouveau développement culturel, sportif et économique : le lycée professionnel "Les Canuts" en septembre 82, le Centre Culturel Charlie-Chaplin en février 1983, le Palais des Sports en septembre 1985, le Centre commercial des 7 Chemins en 1988, la bibliothèque Georges-Pérec en mai 1988, la Tour d’escalade en septembre 1990, l’Ecole d’Architecture de Lyon s’installe en 1988 à côté de l’ENTPE transférée de Paris en 1975, le planétarium en octobre 1995,  le lycée de Robert-Doisneau  en septembre 1995. Et ces dernières années : le nouveau centre social au Sud, le pôle culturel au village et bien sûr le nouveau centre-ville...

Depuis une dizaine d’années, la municipalité s’est engagée dans le Grand Projet de Ville. La Ville souhaite la mise en oeuvre, dans le cadre de ce contrat, d’un programme de développement durable et solidaire.
Ce programme s’articule autour de quatres axes principaux présentés, débattus et amendés par les acteurs de la commune lors de réunions publiques. Ces quatres axes sont  : favoriser les réussites individuelles et collectives ; encourager la rencontre des populations et le métissage des cultures ; développer la citoyenneté ; contribuer et s’intégrer au développement de l’agglomération. L’épanouissement des personnes et la construction de leur appartenance à la société sont au coeur de ce Grand Projet de Ville.

L’éthymologie de Vaulx-en-Velin n’est pas certaine. Le terme latin "Valles in Valleno" signifiait vallée, ou "lieu bas", des brebis (du latin vellus, velleris) ; Velin évoquant alors une région d’élevage et par extention donnant son nom à la forêt qui couvrait jusqu’au début du Moyen-Age, le Bas Dauphiné : le pays du Velin. Cette hypothèse semble la plus probable mais d’autres sources historiques relèvent le nom "Vallis in Vallibus" . Cherchons... 

Bibliographie utile :
On peut emprunter dans les bibliothèques vaudaises les ouvrages suivants qui permettent de compléter cet historique.
 _ Henri Caburet "Pages d’histoire des communes" - 1983
 _ André Charvet "Le pays du Velin, des origines à nos jours" - 1984
 _ Louis Dufier "Pages d’histoire en Dauphiné" - Ed. Bellier 1993
 _ Album photographique "Vaulx-en-Velin autrefois" par Charly Bourganel, Joseph Damiecki, Arthur Hamandjian et Roland Tixier - ED. Pré de l’Age 1990. 

 

 

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