L’homme politique.
vendredi 22 février 2008
par Gilbert Giraud

 

L’homme politique.

Ancien membre du Parti communiste français  , il a par la suite rejoint la Convention pour une alternative progressiste et il a créé sur la ville le groupe "Initiatives

Citoyennes" (IC)   qui gère la commune de Vaulx aux côtés du Parti Communiste (PCF, aux commandes depuis 1929)
et du Parti Socialiste.
à noter : Maurice Charrier ne s’est jamais caché de continuer à partager les valeurs essentielles du PCF et il a toujours appelé à soutenir les candidats du Parti (aux présidentielles, législatives et cantonales). A bon électeur..

Mandats politiques :

  • Conseiller municipal de Vaulx-en-Velin (1977-1985) En tant qu’adjoint de Jean Capiévic, il était en charge de l’urbanisme (délégation très importante dans l’évolution de la commune).
  • maire de Vaulx-en-Velin depuis le 16 décembre 1985,
  • Conseiller Général du Rhône de mars 1992 à mars 2004
  • Vice-Président de la Communauté urbaine de Lyon chargé de l’Urbanisme et de la Politique d’Aménagement du Territoire deouis janvier 2004

Maurice Charrier a commencé très tôt à militer. Dès le lycée, vers 16 ans et à Avignon, il a participé aux actions de la Fédération des Oeuvres Laïques (FOL) du Vaucluse : organisation de séjours familiaux, aide aux familles en difficultés, soutien aux organismes de formation et d’insertion. Tout naturellement, il s’est tourné vers le Parti Communiste qui représentait à ses yeux la seule force politique porteuse de valeurs humanitaires et universelles. Il a milité "à la base" en distribuant des tracts sur les marchés ou aux portes des entreprises, en collant des affiches, en faisant du porte à porte, en assistant aux réunions de la cellule de son quartier. Beaucoup de lecture sur les grands philosophes révolutionnaires mais tout cela en continuant ses études : pour ses parents, le petit Maurice devait d’abord "se faire une situation".
Au fil des mois et des années, Maurice Charrier a compris que son avenir devait prendre le tournant de l’action politique. Ayant obtenu sa licence et sa maîtrise lui permettant de devenir professeur d’histoire, il a fait le bonheur de son grand-père qui lui racontait souvent des épisodes de l’histoire locale ancienne et en particulier les Vaudois, à partir d’un livre "la Valmasque". (d’ailleurs le chef de cabinet du maire, Jean-Luc Joubert, a fait tirer ce livre en photocopies transmises par la Bibliothèque Nationale et notre premier magistrat a eu beaucoup de mal à cacher les tremblements de sa voix et la chair de poule sur ses mollets...).
Mais le prof se dirigea vers son autre vocation, son apostolat laïque : la politique, l’engagement social, l’action militante au service des autres.

Un souvenir (pas très vieux) :
Le mercredi 6 février 2008, durant la camagne des élections municipales, un débat avait été organisé par la liste "la Gauche Citoyenne" conduite par Mr le Maire Maurice Charrier (candidat sortant ) : l’invité était Philippe Meirieu, socio-pédagogue très connu et reconnu par toutes les sphères pensantes de l’Education. La discussion s’est engagée sur les notions d’éducabilité, de parentalité, d’évolution sociétale, de pratiques pédagogiques, de difficultés scolaires. Actualité oblige, les interventions portaient en particulier sur les incidences directes sur les écoles de la commune et les propositions adaptées dans le cadre du Projet Educatif Global de la ville. Philippe Meirieu a captivé l’assistance par ses exemples tirés d’une longue expérience tout au long d’une carrière vouée à l’enseignement (d’abord comme professeur puis comme chercheur et sociologue).
Maurice Charrier parla également de ses souvenirs d’écolier dans une école d’Avignon . Son papa était maçon, sa mère ménagère et tous deux n’étaient pas allés longtemps à l’école. Maurice faisait ses devoirs le soir, apprenait ses leçons : il s’appliquait beaucoup, vraiment beaucoup . L’enfant montrait ses devoirs à ses parents qui surveillaient le travail de leur rejeton. Ni le père, ni la mère ne pouvaient corriger les fautes d’orthographe ou les opérations dans les "problèmes de robinets qui coulent". Malgré tout, ils vérifiaient que leur fils avait bien travaillé. Maurice partait à l’école le matin avec un creux à l’estomac, une boule au ventre : il ne savait pas si ses devoirs étaient justes ou faux et il avait une angoisse terrible que l’on se moque de lui. Avec sa volonté, son application, sa rigueur il réussissait presque toujours à avoir de bonnes notes. Mais chaque matin, chaque jour, il partait à l’école avec son cartable en cuir sur les épaules et une anxiété difficile à vivre pour un petit écolier.
Il pense souvent à cette période et il en tire aussi une philosophie de vie , une valeur sociale, une idée politique : sur Vaulx en Velin, il faut se donner les moyens pour que tous les enfants n’aient pas peur en venant à l’école. Tout doit être tenté pour que chaque famille puisse participer à l’acte éducatif, que tous les parents puissent vivre pleinement le circuit scolaire de leurs enfants. Ce n’est pas une question de budget communal, ce n’est pas une ligne dans les registres financiers de la ville . C’est un engagement, une lutte, un espoir...
C’est Maurice Charrier, engagé, lutteur et plein d’espérance.


Cette lutte , Mr Charrier ne la mène pas seulement dans l’éducation. Avec son équipe, il s’attaque à toutes les sphères de la vie communale qui peuvent améliorer le quotidien des habitants. L’engagement social est une des priorités et chacun des élus doit agir pour diminuer les effets de mesures gouvernementales qui pénalisent les bas salaires et réduisent le pouvoir d’achat des familles vaudaises. La culture est un autre souci majeur de la municipalité : Jean Vilar voulait rendre le théâtre abordable par tous et il a créé le Théâtre National Populaire (et le Festival d’Avignon..). Sur Vaulx, l’équipe municipale s’est mobilisée pour offrir un choix très varié de spectacles, d’expositions, de fêtes, de concerts, de festivals qui permettent au public vaudais d’accéder à une culture populaire et de qualité. (N’oublions pas que le festival "à vaulx’Jazz" et le festival du film court sont des manifestations qui commencent à avoir des retentissements nationaux et que des spectateurs de tout le pays se déplacent pour assister aux spectacles donnés par des artistes parfois mondialement reconnus). 
Les questions économiques ne peuvent pas être ignorées par les élus vaudais et cet aspect n’est pas le plus simple à gérer car il ne dépend que de très peu de la Mairie. Tout est fait pour que les entreprises vaudaises puissent bénéficier d’avantages fiscaux (zone franche) mais qu’elles s’engagent à embaucher en priorité des vaudaises et des vaudais : cela demande de longues négociations car les employeurs ne sont pas souvent favorables à cette idée. Par exemple, pour l’ouverture de l’enseigne "Grand Frais" au village, une vingtaine de vaudais ont trouvé une place mais ce nombre est un faible pourcentage au regard du personnel total.
Le sujet de l’article concerne l’homme politique et il serait hasardeux de s’en détacher un peu trop .
Maurice Charrier s’est un jour détourné du Parti Communiste Français et cela a pu passer, pour certains, comme un reniement ou un complexe d’Oedipe (où le fils veut supprimer le père) . Les explications de Maurice Charrier sont connues et elles ne souffrent guère de flou politicien car elles reposent sur des constats locaux et nationaux. Qu’est-ce à dire ?

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La ville de Vaulx est gérée depuis 1929 par le PCF (au début par le "Bloc Ouvrier et Paysan", pour rassurer les historiens pointilleux) . En 1979, fut célébré le cinquantenaire d’une "Gestion humaine, sociale et démocratique" et les termes choisis reflètent bien l’action municipale en faveur des vaudais. Depuis, tous les scrutins ont été favorables à la réélection des maires communistes. Depuis presque trente ans, le parti socialiste fait partie de la liste commune. Actuellement, dans les catalogues d’appellations politiques, Maurice Charrier est inscrit DVG (divers gauche). Comment en est-on arrivé là ?
Quand on regarde les fers à repasser en fonte de nos grand-mères et les centrales à air chaud de nos enfants, on se dit immanquablement que tout évolue, que le progrès ne s’arrête jamais et l’on se demande où tout cela va nous mener. Mr Charrier s’est dit la même chose (mais ce n’était pas en repassant une chemise). Il voyait la ville évoluer, la population augmenter, les inégalités s’accentuer, les conditions de vie se dégrader mais surtout il constatait que la politique nationale ne prenait absolument pas en compte les questions soulevées par les banlieues. Dans le même temps, les extrémistes de la droite FN s’en donnaient à coeur joie et recueuillaient les fruits du sentiment d’insécurité générale que certains avaient intérêt à exacerber encore plus dans les quartiers.
Le risque devenait de plus en plus grand et la ville de Vaulx n’allait pas pouvoir continuer à subir les foudres sans réagir. Avec le premier magistrat en tête, la réflexion gagna les étages de l’Hotel de Ville

à suivre .... Après les élections ce sera plus simple ....

 

 

 

 

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