la Z U P .
mardi 20 novembre 2007
par Gilbert Giraud

 la ZUP de Vaulx :

La ZUP

Zone à Urbaniser en Priorité) a été construite à partir de 1970 en deux tranches, sur des parcelles en majorité agricoles couvrant 210 hectares*. En grignotant sa campagne, Vaulx allait à la rencontre de Villeurbanne et Décines, destinée qu’elle était par sa position géographique à faire partie intégrante d’une agglomération lyonnaise en pleine expansion démographique et économique (773 000 habitants en 1954, 1 200 000 en 1975). Elle est le résultat à la fois d’une politique de "logement social" par la réalisation sur son territoire d’habitations à loyer modéré, selon les normes imposées par le ministère de la Construction de l’époque, et de la place que la société française laisse aux catégories populaires. Sa conception était de faire cohabiter copropriétés et HLM, circulation piétonne et circulation routière.

    

En 10 ans, ont donc été construits quelque 8 300 logements et les équipements nécessaires aux activités quotidiennes. Les quartiers Mas du Taureau, Noirettes, Grolières, Pré de l’Herpe, Pot Carron pour la lère tranche, Gand Vire, Vernay, Verchères, Ecoin S/ la Combe, Thibaude pour la 2ème tranche (à partir de 1975), portent les noms d’anciens lieux-dits. Le quartier des Sauveteurs-Cervelières témoigne jusque dans le nom donné à ses chemins (Plates, Joutes, Barques, Godille, Tabagnon, Bac) de sa construction sur un site autrefois marécageux et lié au Rhône.

L’opération ZUP est close depuis octobre 1991 (suivant la loi d’orientation pour la ville de juillet 1991).

Le site, tout comme la Grappinière, a bénéficié depuis 1984 de procédures successives (DSQ, DSU*, Contrat de Ville). Plus récemment, il a été classé en "GPU" ou "Grand Projet Urbain", label décerné par l’État en 1994, dans le cadre de la Politique de la Ville. Actuellement, le Pacte de Relance pour la Ville a mis en place de nouveaux mécanismes, juridiques, financiers, appliqués à des périmètres différenciés, et qui se nomment Zone Urbaine Sensible, Zone de Redynamisation Urbaine et Zone Franche Urbaine. Ces dispositifs doivent faciliter la requalification des secteurs concernés (réhabilitation des logements, redéfinition des espaces publics, développement économique ... ) par une mise en cohérence des procédures d’intervention des partenaires impliqués : Etat, Région, Département, Grand Lyon, Ville et d’autres organismes tel le Sytral (Syndicat des transports en commun de l’agglomération lyonnaise). L’axe fort du projet consiste à reconstituer un centre ville fédérateur dont le rayonnement doit contribuer d’une part à estomper les clivages entre les différents quartiers de Vaulx-en-Velin, d’autre part à renouveler l’image de la cité...

Pour compenser la disparition de ces terrains agricoles, une zone maraîchère a été créée derrière le village.

*DSQ Développement Social des Quartiers ; DSU Développement Social Urbain.

Crise urbaine

La crise économique et de société aidant, des quartiers de Vaulx-en-Velin (en l’occurrence, la Grappinière), Villeurbanne, Vénissieux ont été le théâtre entre 1978 et 1980 de plusieurs rodéos automobiles. Ce signe avant-coureur du malaise des jeunes en mai d’identité et de reconnaissance a donné lieu à la Marche des Beurs sur Paris en 1983. Beaucoup plus médiatisées ont été les "émeutes" des 7 et 8 octobre 1990*, en plein cœur du Mas du Taureau, dans la ZUP. Appelé abusivement "syndrome de Vaulx-en-Velin", ce dernier événement, non isolé en France, a en tout cas permis à la Politique de la Ville de voir le jour au plan national, et de s’interroger sur les exclusions. Pour Maurice Charrier : "Vaulx-en-Velin et les banlieues ne posent pas des problèmes à la société, mais posent les problèmes de la société" (point de vue du maire publié dans le journal Le Monde, le 10 octobre 1995).
* incidents déclenchés par la mort accidentelle et controversée d’un jeune à moto, Thomas Claudio.


Signatures: 0
Date Nom Sites Web Message