L’art de la mosaïque.
mardi 13 novembre 2007
par Gilbert Giraud

 L’art de la mosaïque. 

 La fresque -mosaïque de l’école Jean Vilar est réalisée avec des petits carreaux en pâte de verre.
Dans l’article ci-dessous, quelques éléments de culture esthétique sur l’art de la mosaïque, à travers l’espace et le temps.
 
Le jugement de Pâris (mosaïque de sol)
Le jugement de Pâris (mosaïque de sol)

La mosaïque (du grec ancien μουσεῖον / mouseion par le latin musiuum opus, « appareillage de pierres polies qui appartient aux Muses ») est un art décoratif où l’on utilise des fragments de pierre, d’émail, de verre ou encore de céramique, assemblés à l’aide de mastic ou d’enduit, pour former des motifs ou des figures. Quel que soit le matériau utilisé, ces fragments sont appelés des tesselles.

 

La mosaïque était beaucoup utilisée pendant l’Antiquité pour la décoration intérieure des maisons et des temples. Elle est associée en particulier aux sites romains bien conservés tels que Pompéi ou Herculanum. Cependant, la mosaïque a continué à être utilisée tout au long du Moyen Âge, en particulier chez les Byzantins, continuateurs des Romains (basilique San Vitale de Ravenne), et de la Renaissance. Ainsi, nombre de représentations picturales ornant les murs de la basilique Saint-Pierre sont réalisées selon cette technique.

Plusieurs procédés coexistent. Le plus connu, l’opus tesselatum, emploie comme tesselles des abacules, c’est-à-dire des petits cubes de pierre, collés soit directement sur la surface à paver, soit sur un enduit intermédiaire. Il existe aussi l’opus sectile, qui utilise des fragments de tailles inégales de pierre, de marbre ou même de verre coloré (crustæ).

Procédé ancien, la mosaïque est encore utilisée de nos jours pour la décoration des églises. Ainsi, le plafond de l’abside de la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre est décoré de la plus grande mosaïque du monde, couvrant une surface de 475 m². Conçue par Luc-Olivier Merson et exécutée de 1900 à 1922 par les ateliers Guilbert-Martin, elle représente le Sacré-Cœur de Jésus glorifié par l’église catholique et la France. Entre 1933 et 1941, le peintre Henri Pinta réalise une grande mosaïque de 120 m², décorant le chœur de la Basilique du Sacré-Cœur de Marseille.

On distingue trois types principaux de mosaïques : 

  • la mosaïque romaine, faite de pierre et de marbre
  • la mosaïque vénitienne : émaux et pâtes de verre
  • la mosaïque florentine : pierres semi-précieuses extrêmement imbriquées les unes aux autres

Les tesselles :  

   

On distingue plusieurs types de matériaux, qui permettent des effets différents et ont chacun leurs avantages.

  • galets
  • la pâte de verre : effet de transparence, couleurs vives
  • les carreaux de grès : coupe facile et résistants au grand froid
  • la céramique émaillée : grande gamme de couleurs, mais mauvaise conservation
  • le marbre : nombreuses couleurs, grande résistance, mais c’est un matériau très lourd
  • l’or et l’argent : on insère une feuille d’or ou d’argent dans une tesselle en verre ; la feuille est donc protégée et donne un effet de brillance

À Byzance, on utilise des émaux de verre pour les décors muraux. L’intensité des couleurs est remarquable mais ce matériau coûte cher et s’avère très fragile.

Les supports :

   

Le support le plus courant est le mortier (sable et ciment) en raison de son faible coût et de son adaptation à différents environnements. On pose sur le mur un grillage, puis une couche de mortier d’au moins 13mm d’épaisseur, ce qui protège la mosaïque des fissures.

On peut également trouver d’autres supports comme le bois (on le rend hydrofuge grâce à un traitement chimique, ou en le plongeant dans de l’huile bouillante), le verre, les fibres de bois pressées et collées(époque contemporaine), ou le contreplaqué (époque contemporaine).

Les colles :

  

Elles sont multiples. La plus utilisée est sans doute le mortier : applicable sur toutes les surfaces, on peut lui ajouter de la chaux pour ralentir le temps de prise.

On utilise également des colles à base de ciment, qui sont conçues en fonction du support, avec différents temps de prise. L’usage des deux types de colle blanche (normale et hydrosoluble) est également fréquent. Enfin, à l’époque contemporaine, on constate l’utilisation de colle silicone.

Méthodes de mise en œuvre :  

  • la méthode directe : c’est la plus simple et la plus rapide des trois méthodes. Après avoir effectué un dessin au fusain sur le support, on applique une couche peu épaisse de colle sur les zones à travailler. On dispose d’abord les tesselles les plus grosses, puis on insère les plus petites ; cette disposition se fait de l’extérieur vers l’intérieur. Ensuite on applique une couche de ciment (pour faire les joints entre les tesselles) que l’on nettoie après séchage.
  • la méthode indirecte : on colle les tesselles à l’envers sur un support provisoire, pour obtenir une surface plane. Puis on colle le tout sur le support définitif, et on enlève le fond provisoire. Le support provisoire préconisé dans les livres d’initiation à la mosaïque est très souvent le papier kraft. Cependant, ce type de papier est parfois sensible à la colle hydrosoluble et gondole. Les tesselles se trouvant sur les bosses vont ainsi se retrouver dans les creux lorsqu’on aura retourné et collé l’ensemble sur le support définitif. Le voile de polyester non étanche, étant totalement insensible à la colle hydrosoluble, permet d’obtenir des résultats proches de la planéité. De plus, son décollement est facilité par le fait que l’eau contenue dans le joint ou le ciment colle détrempe la colle hydrosoluble répartie sur le voile.
  • la méthode double : c’est une combinaison des méthodes directe et indirecte.

Mosaïques célèbres :

Il y a deux capitales de la mosaïque dans le monde (expositions, restauration, enseignement) :

 

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