Les risques majeurs (nucléaire, chimique, bactériologique).
mardi 1er mai 2007
par Gilbert Giraud


 Les risques majeurs (nucléaire, chimique, bactériologique). 

Cet article va essayer de vous rassurer en cas de risque majeur lié à une explosion nucléaire mais aussi de nuage chimique toxique ou d’un risque bactériologique. N’oublions pas que Vaulx-en-Velin est très proche du "couloir de la chimie" (à partir de Feyzin) et de la centrale nucléaire du Bugey . Il ne s’agit absolument pas de vous affoler, de vous inquiéter mais plutôt de vous expliquer que l’école Jean Vilar adopte et respecte les mesures prioritaires de prévention et de sécurité en cas de risques majeurs.

Ces mesures sont applicables dans un domaine que l’on appelle "les risques majeurs" : des événements d’une gravité extrème et qui nécessitent des mesures précises, rigoureuses et sans faille.
Les nuages de produits toxiques, les alertes nucléaires mais aussi les attaques bactériologiques sont les risques majeurs qui vont provoquer la mise en place de mesures de sécurité en terme de confinement.

Confinement : par cette procédure on isole les personnes dans un lieu protégé avec des matériels adaptés et efficaces qui empêchent toute intoxication venue de l’extérieur de pénétrer et de provoquer des atteintes corporelles graves.

Le risque majeur est un accident d’une gravité très élevée mais d’une probabilité d’occurrence très faible. Il résulte de la confrontation d’un aléa avec un ou plusieurs enjeu(x). L’accident provoque une situation de crise telle que "la société se trouve dépassée par l’immensité du désastre" (Haroun Tazieff). L’organisation des secours demande alors la mise en place de moyens exceptionnels.

Le risque majeur appartient au domaine du risque collectif et correspond à un accident avec de nombreuses victimes et/ou des dommages importants pour les biens et/ou pour l’environnement (ex : en 2001, explosion d’AZF à Toulouse, inondations dans la Somme...).

Il se caractérise par une faible probabilité d’occurrence (quelles sont les chances que cela arrive)et une gravité très élevée.

Le risque majeur n’intègre pas les risques domestiques, les accidents de la route, les pollutions chroniques, les risques alimentaires, l’insécurité urbaine...

Un risque est la confrontation d’un aléa avec des enjeux.

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Classement des risques selon la courbe de Farmer :

L’anglais Farmer a réalisé une courbe qui met en relation, pour le risque, la fréquence et la gravité : les accidents étant d’autant plus fréquents qu’ils sont peu graves.

Cette courbe a été découpée en trois domaines qui peuvent être illustrés par l’exemple de l’accident routier.

  • Domaine 1 : Evénements à fréquence très élevée et de faible gravité qui sont du domaine du risque individuel : cas d’un accident de voiture avec tôles froissées, dégâts matériels uniquement : plusieurs millions d’accidents par an en France.
  • Domaine 2 : Evénements à fréquence moyenne aux conséquences graves : victimes et dégâts importants : plusieurs milliers de décès par an en France.
  • Domaine 3 : Evénements à fréquence faible et de grande gravité. Il s’agit d’un risque collectif : c’est le risque majeur : accident d’un car à Beaune en juillet 1982, 53 victimes ; carambolage de Mirambeau en novembre 1993, 17 morts et 49 blessés graves.

Autre classement des risques :

Le classement de Farmer donne l’impression qu’il y a une gradation du risque qui est sur les deux composantes du risque. Il vaut mieux commencer par une définition du risque : combinaison de la probabilité de survenue d’un dommage et de la gravité de ce dommage ; où le dommage est défini comme blessure physique ou atteinte à la santé des personnes.

Le risque a bien deux composantes, mais elles sont indépendantes :

  1. la gravité ;
  2. la probabilité d’occurrence du dommage qui comprend fréquence et durée d’exposition,

probabilité d’occurrence de l’évènement dangereux et possibilité d’éviter le dommage.

L’évènement dangereux sera le déclencheur (p. ex. perte de contrôle du véhicule), la possibilité d’évitement est ce qui réduit la gravité ou l’occurrence (p. ex. bonne maîtrise du véhicule, ou présence de ceintures de sécurité et d’air-bags)

On peut classer les risques dans des tableaux croisés gravité vs fréquence la gravité ayant plusieurs classes suivant le phénomène étudié de Classe I "effets mineurs" à Classe IV "effets catastrophiques" et la probabilité de Très faible à forte.

Tableau croisé Probabilité / gravité
Probabilité Très faible Faible Moyenne Forte
Gravité
Classe I : Effets mineurs        
Classe II : Effets significatifs        
Classe III : Effets critiques        
Classe IV : Effets catastrophiques        

On pourrait mettre dans la Classe I, probabilité faible, le fait de se couper en mangeant de la viande, dans la classe III, probabilité très faible le fait de mourir de listeria suite à un repas, mais aussi classe III probabilité forte le fait de mourir suite à une chute de plus de 10 mètres.

Il est donc toujours important de préciser les conditions qui font que l’on classe le risque dans une case ou une autre. Cela est spécialement important pour la probabilité, celle-ci dépend du temps envisagé, ainsi , son exposition étant plus grande, le risque de chute ne sera pas le même pour un couvreur que pour un électricien. Ne jamais oublier cette notion de temps sans cela l’effet critique "mort" a un probabilité de 1 pour tout individu, en l’état actuel de nos connaissances.

Échelle de risque dans le nucléaire :

L’industrie nucléaire dispose de sa propre échelle de risque, l’échelle INES. Cette échelle comporte 8 niveaux, classés de 0 à 7. Le niveau 7 (accident majeur) n’a été atteint qu’une seule fois dans l’histoire de l’industrie nucléaire, avec la catastrophe de Tchernobyl en 1986.

Types de risques majeurs : On peut classer les risques majeurs en deux catégories :

Exemple : en cas de nuage radioactif (alerte nucléaire).

    

En cas de risque majeur lié à une alerte nucléaire, la réponse sécuritaire de l’école devra être rapide et conforme aux instructions données pour ce genre de catastrophe. Il est bien entendu que dans ces moments-là, une petite erreur, un oubli, une maladresse, un dysfonctionnement peuvent entraîner des réactions en chaîne d’une immense et dramatique gravité.
Les municipalités sont informées des consignes et elles assument bien sûr les responsabilités de mise en pratique des mesures appropriées : en concertation avec les personnels des écoles (enseignants et agents territoriaux) les diverses contraintes et règles de sécurité doivent être expliquées, montrées, expérimentées et consignées.
Des locaux spécifiques de repli doivent être prévus pour le confinement, en tenant compte des étages, du nombre de personnes, des issues à calfeutrer, du stockage des denrées et fournitures.
Les derniers textes publiés au Bulletin Officiel imposent des locaux protégés par du gros ruban adhésif (non périmé pour garantir l’efficacité) afin d’obstruer toutes les portes et fenêtres, des salles équipées en masques individuels, en pastilles d’iode, en bouteilles d’eau.

  

Les familles "risquent" de s’inquiéter en lisant ces lignes (ou en voyant les photos) qui parlent de faits gravissimes : pour rester calme et réfléchi, chacun doit savoir que les écoles sont les premiers lieux qui seront secourus en cas de problèmes toxicologiques. Autrement dit, vos enfants seront encore plus protégés à l’école qu’ailleurs (même chez vous) et bénéficieront des secours rapides et adaptés à la situation de crise.

AGIR SUITE À UNE EXPLOSION NUCLÉAIRE CLASSIQUE :

Mesures spécifiques :
Bien sûr, les indications ci-dessous sont données dans un registre global : les conseils sont donnés pour de nombreuses situations. Pour l’école Jean Vilar, par exemple, nous ne pourrons pas appliquer la consigne d’un repli vers une cave, un tunnel ou le métro. Donc parmi les hypothèses formulées, il faut retenir et appliquer scrupuleusement les consignes les mieux adaptées à la situation locale (nos escaliers, nos classes, nos préaux...)

 Les informations suivantes sont tirées du site Internet du U.S. Department of Homeland Security. On recommande dès l’explosion de chercher un abri immédiatement, sous le niveau du sol si possible (cave, sous-sols, métro, tuyaux aqueduc...). Si vous restez à découvert vous risquez d’être heurté par des débris ou être affecté par l’effet thermique et les radiations. Ensuite considérez si vous devez quitter la zone (ex : incendies, menaces, réserves de vivres épuisées, radiations…). Pour réduire le taux d’exposition aux radiations toujours penser au meilleur abri disponible, à la distance de l’explosion et à la durée d’exposition aux radiations. Plus votre abri aura un mur épais et dense et mieux votre protection sera (idéalement un bunker militaire). Évidemment plus vous serez loin de l’explosion et plus le taux d’exposition aux radiations sera bas. On recommande de poser des rubans adhésifs sur des pièces de tissu plastique étanches aux fenêtres, portes, entrée du climatiseur . Il faut choisir de préférence la pièce avec le moins de fenêtres comme repaire ultime. Ce genre de protection peut être efficace en cas de guerre NBC (nucléaire, bactériologique, chimique). Si vous avez une auto prévoir la moitié d’une réservoir d’essence de réserve et connaître les routes secondaires alternatives (embouteillage…). Si vous n’avez pas d’auto, prévoir un moyen de transport pour quitter la ville rapidement. Si vous quittez votre domicile, laissez une note à vos proches pour dire quand vous avez quitté les lieux et où vous vous dirigez. Au travail, vérifiez si un plan de mesures d’urgence existe et faites un exercice d’évacuation. Si l’explosion a lieu pendant que vous roulez en véhicule, mettez-vous sur le bord de la route, stopper le véhicule et mettez le frein à main. Évitez dans la même situation les tunnels, ponts, ligne de transport d’énergie. Ayez toujours une radio à la portée de la main afin d’avoir des informations. ( les radios prioritaires seront France-Inter et France-Info). Dans un immeuble, connaître la sortie la plus rapide et une sortie de secours alternative. Se mettre sous une table si des choses tombent du plafond. Se tenir loin des murs extérieurs du building, fenêtres, étagères à livres. Évitez les ascenseurs... Si vous descendez les escaliers, choisir la voie de droite pour éviter une collision avec les services d’urgence.

On a lu, on a compris et donc on reste dans la vigilence mais on ne cède pas à la psychose.

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