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Cérémonie d’ouverture des Jeux Vaulx-Lympiques, 28 mai 2008.
jeudi 29 mai
Ce mercredi 28/05/08, ouverture des 6èmes Jeux sur la commune : défilé, démonstrations de sports, discourts, embrasement de la vasque par la flamme olympique. Durant 15 jours, rencontres, animations, expositions.  
 
Surveillance et éducation alimentaire.
lundi 2 avril 2007
par Gilbert Giraud
popularité : 1%

SURVEILLANCE ET EDUCATION ALIMENTAIRE .

Dans une classe, l’enseignant essaie d’apporter tous les ingrédients d’une séance pédagogique : objectifs, déroulement, exercices, réflexion, analyse, évaluation.... Il s’en voit, il bataille, il s’accroche, il persévère....

S’il a besoin de se rassurer un peu sur la complexité de l’aventure, il peut facilement venir dans la salle de restaurant et constater la gigantesque difficulté d’un éducateur face à la notion d’éducation alimentaire.... Les parents qui mangent à table avec leurs gosses (rares sont les autres...) connaissent cette dure réalité qui se traduit par des "j’aime pas", "c’est pas bon", "beurk", "ah ! non ! pas ça", "j’en veux pas" et autres amabilités pour le cuisinier ou la cuisinière.... Ensuite viennent en réponse et en écho les habituels "goûte un peu, tu verras", "juste une cuillerée", "allez, ne râle pas", "fais un effort", "pense aux enfants du Darfour", "des millions de gamins seraient heureux d’avoir ça dans l’assiette", "tu vas voir, c’est bon, c’est bio !", " regarde papa, il en mange".....

Du vécu dans toutes les maisonnées françaises ....
Et aussi dans les restaurants scolaires de tout le territoire, avec quelques différences malgré tout qui font la joie des surveillants de cantine.
Exemple :
Ce mardi-là, le menu propose en légumes " choux-fleurs sauce béchamel" : le plat a été chauffé, acheminé par chariot à roulettes silencieuses, servi par nos charmantes dames en blouse blanche. A ce moment-là, pratiquement à chaque table, l’expression rituelle, les mots traditionnels, la phrase habituelle : " C’est pas bon ! " (ce qui se traduit parfois par "c’est dégeulasse" dans des écoles où le vocabulaire est moins élaboré qu’à Vilar..).Un enfant a prononcé cette sentence expéditive mais son talent d’orateur recueuille le plus souvent l’assentiment de 2 ou 3 copains qui sont subitement frappés par le même sentiment "c’est pas bon". Réaction immédiate à la phrase du pote d’à côté, solidarité avec le téméraire qui ose, esprit d’équipe avec le leader..... voilà un épisode sociologique de la vie quotidienne de la cantine . Les 2 ou 3 gamins qui n’avaient pas de compte particulier à régler avec les choux-fleurs et qui s’apprêtaient à manger tranquillement leurs légumes sont alors saisis d’un certain doute : et si c’était vraiment pas bon ? et qu’est-ce qu’on va nous dire si on se sert ?... L’angoisse fait le tour de la table, l’appêtit est en mode pause.

    

Les dames de cantine sont chargées de participer à l’éducation alimentaire des enfants inscrits au repas de midi mais elle se heurtent à des contraintes qui ne rendent pas la tache facile. Comment concilier service des denrées pour 40 gosses (ce qui prend un certain temps) avec le souci en même temps de conseiller, de motiver, de proposer tel ou tel aliment. Bien sûr, on sait tous que la phrase fétiche "tu essaies juste un peu, tu goûtes..." ne recueille pas le resultat escompté. Alors comment faire ?
Nul doute que dans ce domaine, il n’existe pas de recette miracle : il faut agir avec patience, avec persévérance, avec une vision à long terme. Ce qui ne marche pas au bout de 2 jours ne doit pas être rangé aux oubliettes : apprendre à un gamin à se servir réclame effectivement du temps et si quelques traces de sauce restent sur la table, cela ne doit pas constituer un obstacle ni un argument pour cesser l’apprentissage. Rares sont les élèves qui réussissent du premier coup la soustraction avec retenue ou la conjugaison du verbe oublier à l’imparfait : on y revient, on insiste et on y arrive. La notion de temps est importante dans ce qui concerne l’éducation alimentaire et chacun doit laisser l’enfant se familiariser à une autre façon de se comporter à table.

Dans notre restaurant scolaire, en plus des 3 dames du service, la Mairie accorde un poste de surveillant de repas : l’objectif est de surveiller les gosses pour éviter les débordements mais également de participer à l’acte éducatif (service, incitation) : là aussi, l’entreprise est périlleuse et les deux objectifs ne sont pas faciles à concilier.
Une formation particulière est sans doute nécessaire, les familles doivent être solidaires avec nos attentes, les enfants doivent se sentir concernés. Notre école se pose la question, elle fait des propositions mais il ne faut pas oublier que la cantine est du ressort de la Mairie, ce qui oblige à faire attention où l’on pose les pieds car les territoires sont bien délimités et protégés. 

   

   

 

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